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Elle l’appelle «l’usurpatrice». En racontant son histoire ubuesque, Jeannette Rdouan veille à ne pas citer le prénom de Bouchera, sa sœur cadette.
Depuis vingt ans, Bouchera Rdouan vit sous l’identité de Jeannette. La justice l’a condamnée à plusieurs reprises. Mais rien n’y fait. L’imbroglio continue. Et le cauchemar semble sans issue pour Jeannette Rdouan, la vraie.

«Quand ça dure depuis vingt ans, ça vous dévore au quotidien», confie cette Niçoise âgée de 50 ans.

Son histoire semble à peine croyable. Chaque jour, cette assistante médicale doit prouver sa bonne foi à l’administration. Entrée en conflit avec sa famille dès l’adolescence, elle n’a aucun livret de famille à brandir. Juste des décisions de justice sans équivoque.

L’ENFANT D’UNE AUTRE RECENSÉ À SON NOM

26 octobre 2005, 17 janvier 2007, 10 mars 2008. Trois jugements successifs ont été rendus à Paris, le dernier en date par la cour d’appel.

Bouchera Rdouan, 47 ans, originaire de Casablanca, a écopé de neuf mois de prison dont six mois avec sursis-mise à l’épreuve pour usurpation d’identité, vol et contrefaçon. Depuis, elle continue à vivre par procuration…